Client...Rétissant ! [libre]

Le réveil sonna brièvement dans la chambre de l’appartement de Thomas, il se releva brusquement en sursautant, le cœur battant la chamade en prononçant trois syllabes : « Alicia. ». Le front couvert de sueur, le jeune homme reprit rapidement ses esprits et se rendit compte que son amie d’enfance n’était pas en danger donc il n’avait absolument aucun souci à se faire.
Pendant ce temps, la radio se mit en route à la suite du tintement incessant du réveil. « Bonjour, vous êtes bien à notre écoute, il est huit heures et quart du matin, le soleil brille malgré la fraicheur de cet hiver ! Bonne journée. ».
Un coup rageur sur l’appareil le réduisit au silence, en s’étirant, le jeune homme se leva avec un entrain mi-figue mi-raisin. Il traina des pieds jusqu’à la douche qu’il prit rapidement, Thomas était occupé pour la journée, en même temps un samedi matin… Ce soir là, la fête emplirait tout Las Vegas et pour une fois on avait besoin de ses services.
Sortant de la douche, il ouvrit son armoire en attrapant une cigarette qu’il alluma, histoire de se mettre en forme.
Avec une hésitation non-cachée il choisit rapidement de quoi s’habiller.
Le jeune homme opta pour un pantalon noir, classique, simple mais qui lui rendait son charisme naturel par-dessus lequel il mit une chemise blanche immaculée qu’il laissa pendre par-dessus son pantalon et passa une veste de cuir par-dessus le tout sans oublier une fine cravate noir.
Revenant à la salle de bain, il se coiffa façon « décoiffé » comme à son habitude à l’aide d’une noix de gel et mit ses chaussures de ville tout en se brossant les dents.

Quelques minutes plus tard, il avait dévalé les escaliers après avoir fermé la porte et bondit sur sa moto grise avec souplesse, il passa la tête dans le casque et referma sa veste avant de démarrer en trombe avec une queue de poisson pour une grosse voiture de fils à papa. Un léger sourire aux lèvres il roula rapidement jusqu’à l’aéroport, il s’arrêta en double file et attendit une femme d’une trentaine d’années qui approchait vers lui, un paquet sous le bras.

« La commande. »
« Merci, c’est comme si c’était fait. »

Il prit le paquet le mit dans son coffre avant de filer vers un restaurant où il pourrait manger avant de faire quelques emplettes et livrer son petit colis.

A vingt-deux heures, Thomas était au parc, il gara sa moto(Moto) devant la laissant à la vue de son futur client car c’était grâce à cela qu’on savait qu’il était là.
S’enfonçant dans un sentier, il tourna à gauche derrière un petit rocher au bord du chemin et s’installa sur l’herbe froide mais pas encore humide, une cigarette à la bouche.
Quelques minutes plus tard, un homme en costard s’approcha de lui, il avait l’air inquiet, nerveux. A ce qu’on lui avait dit, il s’agissait là de son premier achat.

« Monsieur Davis ? »

Thomas acquiesça d’un geste de la tête, pas très bavard, comme d’habitude.

« Monsieur Craw je suppose. L’argent, je vous prie. »

L’homme lui tendit une bonne liasse de billets et Thomas prit un malin plaisir à recompter le tout très lentement, augmentant par ce fait la nervosité du client.
Tout était bon. Il prit le paquet, l’ouvrit rapidement avant de prendre deux sachets de poudre blanche pour sa propre consommation qu’il fourra dans la poche de son pantalon.

« C’est ma marchandise ! Je vous interdis de… »

« Hey ! On se calme, toute votre marchandise est là. C’est prévu que je prenne ces paquets, c’est une forme de…mon salaire. Si vous ne me croyez pas vous irez demander ça à mes supérieurs… »

Il ne le ferait pas. De toute façon Thomas était sincère. Puis, il donna le paquet à Monsieur Craw qui frappa Thomas du poing dans l‘estomac ce qui étonna fortement le jeune homme qui se plia en deux.
« On n’a pas les mêmes amis on dirait. »

Un piège ? Le soi-disant Craw sortit un couteau-suisse mais Thomas réagit rapidement en frappant l’inconnu au menton, il esquiva la lame mais pas le poing qui vînt éclater sa lèvre inférieure. Sans attendre, le jeune homme l’assomma d’un coup de coude. * Enfoi…*
Sans attendre, il reprit le paquet d’héroïne, l’argent il le garda et balança le couteau dans les arbres avant de partir sans attendre vers « son coin ». Il appelait comme ceci le lieu qui surplombait une bonne partie de la ville où on pouvait admirer les immeubles éclairés.
Thomas prévint ses supérieurs de ce qui venait de se passer mais il pouvait garder son « salaire ». Il se ferait une petite inhalation plus tard dans la soirée, pour l’instant il n’était pas en manque. Pour l’instant.

Thomas s’assit sur un petit tronc d’arbre scié, sortit son paquet de cigarette et commença à fumer tout en observant Las Vegas. Il porta sa main à sa lèvre qui saignait…qu’importe.